Culture environnementale au Lycée Raoul Vadepied

Culture environnementale au Lycée Raoul Vadepied

Le développement durable est-il une idéologie périssable?

Contre-point au regard de Nicolas Hulot, le philosophe Jean-Pierre Le Goff interroge l'idéologie de développement durable et exerce une critique virulente du dit concept. Passionnant et à écouter sur France Culture. De quoi nourrir le débat. Ci-dessous, le texte introductif à l'émission et la présentation des deux invités.

Le développement durable est –il une idéologie périssable ?


Que doit-on entendre par développement durable ? S’agit-il de réintroduire la dimension environnementale dans l’économie ? En réintégrant, par exemple, les externalités dans les coûts de production : ainsi le prix de la tonne de blé devrait comporter le coût de l’irrigation, voire celui des dégradations infligées à l’environnement par les pesticides. Telle est la logique du marché européen des droits d’émission de carbone. Ou s’agit-il d’une nouvelle mouture de la « sortie du capitalisme » au nom, cette fois, d’une pensée malthusienne – la planète est trop petite pour contenir 9 milliards d’êtres humains roulant en automobile et produisant chacun 840 kgs de déchets par an, comme les Canadiens ?
Dans un cas, il s’agit d’étendre encore plus avant la logique du marché en y incluant désormais les richesses non comptables de la planète. Dans l’autre, au contraire, de cantonner autant que possible le recours au marché au plus petit nombre d’échanges possible.
S’agit-il d’un nouveau moteur de croissance, comme le prétendent les promoteurs du « green business », ou d’un vertueux renoncement à cette croissance ?
Le développement durable est, on le voit, une notion bien ambiguë. Et pourtant, elle fait consensus. Les politiques de tous bords désormais s’en réclament – tous les candidats sérieux aux élections présidentielles se sont précipités pour signer le Pacte écologique de Nicolas Hulot. Peut-être parce qu’elle semble pouvoir fédérer le retour des grandes peurs millénaristes avec la poursuite de l’utopie technologique, les néo-maurrassiens et les technocrates progressistes, offrir un possible recyclage aux anciens gauchistes comme aux néo-heideggeriens. Et c’est bien ce qui peut sembler suspect.

Invités

Jean Pierre Le Goff.  Philosophe
Sociologue au CNRS
Président du club Politique Autrement

Jean Louis Laville.  Sociologue et économiste
Professeur au CNAM



Article rédigé par Olivier Delord




20/10/2009
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